Zones Non Agricoles |
La vie cachée du charançon rouge dans les stipes et la difficulté pour identifier les palmiers attaqués au début de l’infestation, sont des obstacles très sérieux à la lutte contre ce ravageur.
Lutte obligatoire définie par arrêté
La lutte contre le charançon rouge est obligatoire sur tout le territoire et en tous lieux. Elle est régie par un arrêté national de lutte signé le 21 juillet 2010, modifié successivement en 2012, 2013, 2014 et 2015. Un arrêté préfectoral pour la région PACA est mis à jour régulièrement, il précise la situation des communes par rapport aux différentes zones de contamination définies dans l’arrêté. La lutte se décline en plusieurs volets.
Définition d’un périmètre de lutte : Un périmètre de lutte est défini autour d’un point de découverte (végétal contaminé ou piège ayant enregistré une capture) appelé foyer, trois zones s’articulent alors : la zone contaminée dans un rayon de 100 m autour du foyer, la zone de sécurité dans un rayon de 100 m autour de la zone contaminée et la zone tampon d’une distance de 10 km autour de la zone de sécurité ; ces trois zones constituent le périmètre de lutte. A chaque zone sont attribuées des directives en matière de lutte préventive et de surveillance.
Mesures de surveillance
Tous les palmiers situés dans une zone contaminée et dans une zone de sécurité doivent être surveillés mensuellement. La surveillance consiste à rechercher des symptômes visuels précoces d’infestation par le biais de la création d’une fenêtre de surveillance pour les palmiers de l’espèce P. canariensis. Ce contrôle est à la charge du propriétaire (personne physique ou morale). Dans le périmètre de lutte, une surveillance est organisée par la mise en place d’un réseau de pièges.
Mesures de lutte préventive
Dans la zone contaminée, tout propriétaire de végétal sensible est tenu de faire appliquer des traitements préventifs réguliers. L’arrêté prévoit trois stratégies au choix du propriétaire (voir l’Annexe1 de l’Arrêté du 9 Août 2018).
Pour mettre en application la stratégie n°3 à base d’injection d’emamectine benzoate (cf. en savoir plus), seuls certains professionnels peuvent intervenir. Vous pourrez en consulter la liste en bas à droite de la page.
Depuis mars 2018, un produit de traitement biologique supplémentaire a été homologué, il s’agit d’un champignon entomopathogène Beauveria bassiana. Ce produit est réservé à un usage professionnel, rapprochez vous d’une entreprise agréée. Par ailleurs un deuxième produit à base de Beauveria bassiana (souche différente) a obtenu une dérogation d’usage de 120 jours (valide jusqu’au 31 Juillet 2019). Ce produit étant également un produit professionnel il faudra faire appel à un professionnel agréé.
Seules certaines entreprises ou personnes peuvent réaliser les traitements préventifs (quels qu’ils soient) pour protéger les palmiers contre le charançon rouge.
Attention : depuis le 1er septembre 2018, les néonicotinoïdes ne sont plus autorisés, afin de protéger l’environnement en général et les abeilles en particulier. Aussi il n’est plus possible d’utiliser de l’imidaclopride pour protéger les palmiers. (Arrêté du 9 août 2018)
Dans l’ensemble du périmètre de lutte les palmiers présents dans les lieux de production ou de mise en vente doivent être placés sous protection physique complète ou être soumis à des traitements préventifs réguliers. Ces mêmes palmiers ne peuvent pas être protégés par injection d’insecticide dans le stipe.
Mesures de lutte curative
Deux mesures de lutte curative sont applicables :
- L’abattage du palmier, dans le cas où celui-ci ne peut plus être sauvé
- L’assainissement du palmier, dans le cas où le bourgeon terminal est encore sain. C’est le professionnel qui pratique l’intervention qui est à même de déterminer l’état du bourgeon terminal.
Dans les deux cas, des protocoles sont à respecter, on les trouve en annexe de l’arrêté du 21 juillet 2010. Seules certaines personnes ou entreprises peuvent réaliser ces interventions.
Pistes de recherche
Plusieurs études ont visé à rechercher des agents biologiques capables d’induire une mortalité dans les populations de charançon : les nématodes Heterorhabditis bacteriophora, Steinernema carpocapsae, Steinernema feltiae ; les champignons entomopathogènes Beauveria bassiana et Metarhizium anisopliae. Leur efficacité a souvent été démontrée en laboratoire avec des variabilités selon les souches testées.
D’autres pistes de recherche s’orientent vers des moyens de lutte physique ou des techniques d’application de produits phytopharmaceutiques (endothérapie).